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Oxford Bikes fabrique des vélos – traditionnels et électriques – ​ depuis près d’un siècle. Depuis exactement 10 ans, elle a établi sa première collaboration avec l’entreprise de travail adapté Okazi de Hasselt, qui forme au travail des personnes handicapées ou éloignées du marché du travail. Au cours du temps, le fabricant belge de vélos a établi des partenariats avec d’autres acteurs de l’économie sociale comme W-technics, basée à Zele, une ​ division de Wase Werkplaats, et l’entreprise inclusive Business Bike Solutions Assembly de Sint-Niklaas. Selon le partenaire et son expérience, les travailleurs assemblent aussi bien des pièces des vélos que des vélos à assistance électrique complets. “Les entreprises de travail adapté nous offrent une capacité d’assemblage supplémentaire, sans réduire la qualité”, explique Mario Rottier, co-PDG de Oxford Bikes. “Pouvoir ainsi offrir des opportunités aux gens constitue un win-win!” À l’avenir, face aux nouveaux défis du marché du vélo, Oxford Bikes entend développer davantage sa collaboration avec des entreprises de travail adapté.

Les entreprises de travail adapté mettent au travail des personnes qui ont des difficultés à trouver une place dans le circuit traditionnel. Souvent, il s’agit de personnes souffrant d’un handicap social ou physique, de demandeurs d’emploi de longue durée, de personnes qui se remettent d’une longue maladie ou qui vivent dans la pauvreté, de personnes souffrant de difficultés de langage ou de problèmes de dépendance, de réfugiés ou encore d’anciens détenus. Les entreprises de travail adapté les accompagnent de manière intensive, développent leurs compétences et tracent avec elles un chemin visant, à terme, à leur offrir une opportunité de (re)trouver une place dans le circuit du travail. En Flandre, l’économie sociale offre déjà du travail à plus de 24.000 personnes[PD1] ​ issues de groupes vulnérables. Pourtant, le secteur est continuellement à la recherche d’entreprises qui souhaitent externaliser une partie de leur travail et ainsi s’engager socialement. Chez Oxford Bikes, les collaborations avec l’économie sociale sont devenues une évidence:

“Nous ne disposons pas toujours en interne des capacités suffisantes pour assurer la production. Dans ces circonstances, il est intéressant de pouvoir sous-traiter certaines parties de l’assemblage,” explique Mario Rottier. “Au terme d’une visite chez Okazi, voilà 10 ans, nous avons directement compris l’intérêt d’un partenariat. Quel que soit leur passé, les collaborateurs sont d’abord et avant tout des spécialistes dans leur secteur et nous pouvons compter sur eux. Nos collègues des entreprises de travail adapté bénéficient d’une formation sur mesure, ce qui n’est pas toujours évident dans l’économie traditionnelle. En outre, ils travaillent à des prix conformes au marché. Sur base des avantages que nous en retirons, mais aussi de ceux qui en découlent pour les travailleurs, la collaboration avec des entreprises de travail adapté tient du bon sens. Le réflexe de chercher des solutions du côté des entreprises de travail adapté est désormais ancré dans notre organisation. Ainsi, nous faisons également appel à l’économie sociale pour des services de nettoyage ou d’emballage ».

L’assemblage de vélos de A à Z

Oxford Bikes s’appuie sur des travailleurs de l’économie sociale pour l’assemblage de pièces des vélos. Christophe Van De Vijveruit, de Lokeren, travaille à temps plein pour W-technics et assemble de petites pièces des vélos, comme des stations d’accueil pour vélos à assistance électrique, des porte-bagages ou des cadenas. Chaque pièce doit être parfaitement assemblée et fait l’objet d’un contrôle rigoureux. ​

“J’apprécie de pouvoir faire ce type de travail en série. Il m’arrive d’assembler jusqu’à 200 stations d’accueil par semaine. Quand je vois passer quelqu’un sur un vélo Oxford, je me dis toujours: waouh, c’est moi qui l’ai assemblé!”

Parallèlement à l’assemblage de pièces, Oxford Bikes confie aussi à l’économie sociale l’assemblage de vélos de A à Z. Les cadres sont d’abord peints et décorés dans l’atelier Oxford à Sint-Niklaas et sont ensuite assemblés par les partenaires.

Chez Okazi, à Hasselt, une quinzaine de collaborateurs assemblent environ 2.000 vélos Oxford par an. Il peut s’agir tant de modèles traditionnels qu’à assistance électrique. Leur atelier est spécialisé dans l’assemblage de vélos et est entièrement équipé à cet effet, notamment avec une machine conçue pour les fourches, qui provient des ateliers d’Oxford Bikes. Les deux lignes d’assemblage fonctionnent à plein temps.

“Nous nous différencions clairement de l’économie traditionnelle et cela se voit immédiatement dans la façon dont nous organisons nos chaînes de montage,” déclare Philip Pauls, coordinateur chez Okazi. “Nos vélos ne sont pas suspendus à l’envers comme chez Oxford Bikes. C’est voulu, parce qu’il est essentiel pour nos travailleurs de suivre visuellement ce qu’ils font. Notre approche est moins axée sur la vitesse que sur l’expertise et le savoir-faire. Depuis 2013, déjà, nous investissons dans la formation de nos collaborateurs pour qu’ils deviennent de véritables artisans. Les vélos qui sortent d’ici sont peaufinés à 200%!”

Depuis 2020, Business Bike Solutions Assembly assemble quelque 3.000 vélos Oxford par an. À l’époque, Oxford Bikes était d’ailleurs le premier client de l’entreprise basée à Sint-Niklaas. Aujourd’hui, celle-ci assemble également des vélos pour d’autres marques, également à l’international. Business Bike Solutions emploie des personnes souffrant d’un handicap au travail via l’article 60 de la législation. Elle leur propose un apprentissage en alternance, avec une formation au métier d’assembleur et de technicien de vélos à assistance électrique. Environ 70% d’entre eux décrochent un emploi à durée indéterminée au bout de dix-huit mois.

“Nous avons démarré sur le marché comme petit acteur voici trois ans. Dans l’intervalle, nous travaillons avec 11 collaborateurs à plein temps, dont 8 avec des profils correspondant à des groupes défavorisés” précise Davy Staes. “Business Bike Solutions Assembly est synonyme d’entrepreneuriat inclusif. C’est précisément pour cette raison que cela a directement fonctionné avec Oxford Bikes. L’entrepreneuriat social est dans l’ADN des deux entreprises.”
Oxford Bikes continuera-t-elle à collaborer avec des entreprises de travail adapté au cours des prochaines années? “Sans le moindre doute!”, réagit Mario Rottier avec conviction. “Le marché du vélo fait face à de grands défis: les techniques des vélos à assistance électrique évoluent rapidement et deviennent plus complexes. Cela nécessite un travail très minutieux, qui est souvent très chronophage. En outre, nous escomptons que nos volumes de vente augmentent encore au cours des prochaines années. Nous réfléchissons régulièrement avec nos partenaires quant à la manière dont ils peuvent nous soutenir et comment nous pouvons aller plus loin dans la collaboration.”