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Voici plus d’un mois que l’Eurobike a fermé ses portes et nous avons pris le recul sur l’événement. Qu’en retenir ?

La crise est toujours bien présente.
Très peu de marques renommées sont représentées à l’exception de Giant et Scott.
La difficulté d’écouler les stocks demeure une préoccupation, car elle entraîne un manque de liquidité pour les acteurs qui en ont encore de trop.
Ceux qui annonçaient ou croyaient à un retour à la normale et un écoulement des stocks courant 2024 en sont pour leurs frais. Rien de tel n’est arrivé.
Résultat, l’industrie dégraisse et les pertes d’emplois sont légions.
Les annonces de chiffres d’affaire qui diminuent continuent de s’afficher sur nos téléscripteurs et les chiffres de l’industrie du vélo sont bien en dessous des chiffres de 2019.
Pourtant les vélos très haut de gamme continuent d’être présentés. On a l’impression que les marques ne savent ou ne veulent pas produire de vélos abordables. Le haut de gamme continue d’être demandé contrairement aux premiers prix. Après avoir interrogé plusieurs revendeurs, ce qui fait défaut sont des vélos électriques abordables de qualité car les premiers prix sont mal équipés.

Plus de moteurs que de vélos
Suite au Covid et la forte demande de vélos électriques, tous les acteurs du monde automobile ou électronique se sont mis à développer des moteurs. Maintenant que le soufflé est retombé, ces acteurs n’osent pas jeter l’éponge et présentent leur moteur en espérant trouver des clients parmi les marques de vélos. On peut se demander pourquoi ils s’obstinent ? C’est facile, même si Bafang, Bosch, Shimano et Yamaha ont plus de ¾ du marché, Bosch caracole en tête et tenter de prendre des parts aux 3 géants asiatiques n’est pas compliqué.

DJI Avinox
Le plus sérieux concurrent en matière de moteurs est assurément le fabricant de drones DJI. Léger, compact et puissant. Annoncé à 2,52 kg, sa conception de moteur est classique. Son couple est de 105Nm, mais un mode Boost permet de développer 120Nm quand c’est nécessaire. La puissance de sortie est de 800 watts. Ce moteur vise clairement le marché E-VTT.
L’Avinox est un système complet avec batterie et écran. Le choix des batterie est de 600 et 800 watt, annoncées respectivement sous les 4 et 3 kg, ce qui est léger.
Le système est très modulaire et attrayant. Les modes peuvent être ajustés dont même l’aide à la marche.
Le seul modèle présenté était le VTT Amflow, qui semble être une filiale de DJI et présente un cadre carbone que vous pourriez trouver sur alibaba. Aucun prix n’est encore divulgué.
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ZF
ZF est la deuxième marque de moteur à sortir du lot de l’Eurobike. ZF propose des moteurs E-bikes depuis plusieurs années, mais elle a mis en marche la machine marketing.
Le ZF Centrix délivre 75 Nm ou 90 Nm de couple, selon le modèle. Le poids est annoncé à 2,5 kg. Par sa forme ronde, le ZF s’attaque au moteur TQ50. En effet, le système de réduction se fait par l’utilisation d’un seul engrenage à ondes de contrainte avec un rapport de 1:50, combiné à un embrayage pour éviter les surcharges, ce qui est unique sur le marché. Plusieurs batteries intégrées sont proposées et le système est complet avec un display. RRaymon proposait ce moteur sur des E-VTT à partir de 6.299€. à l’essai, rien de neuf. Ce produit fait autant de bruit que les autres moteurs.
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Il a deux ans, Le TQ50 était le moteur léger du moment. Le moteur est toujours là, mais ne s’impose pas. Il faut dire que nous ne comprenons toujours pas les marques qui équipent de lourds VTT de ce moteur.

Les moteurs avec changements de vitesses intégrés

L’an dernier, le MGU de Pinion était la star du salon avec son moteur avec mécanisme de changement de vitesses intégrés. Cette année, le MGU confirme sa présence et annonce un changement automatique des rapports.
Moustache a décidé de faire une infidélité à Bosch pour utiliser ce moteur, mais uniquement le moteur et non tout l’écosystème qui tourne autour. Moustache déterminera lui-même avec une programmation propre comment fonctionnera le système.
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C’est assurément l’avenir. A ce jour, deux systèmes sont sur le marché, le Français Valeo qui est loin de convaincre et le Belge Onwuru d’E2Drives. Ce dernier fonctionne effectivement mais souffre d’être monté sur un vélo Décathlon sous-équipé qui est loin de mettre le moteur en valeur.
Chaque année, on voit des prototypes qui vont dans cette direction, mais rien d’abouti cette année.

Dérailleurs électriques
Une tendance qui se dessine est celle des dérailleurs électriques connectés au moteur
On connaissait déjà le dérailleur Shimano Cues alimenté par le moteur Shimano. Maintenant, ce dérailleur peut être alimenté par un système Bosch. Le système Bosch peut aussi alimenter un dérailleur Sram AXS et les nouveaux dérailleur TRP.
Dans le cas de TRP, le passage des vitesses peut être automatique selon la cadence.
Le fait que les dérailleurs sont alimentés par le système permet également au moteur de s’arrêter brièvement lors du changement de vitesses pour plus de souplesse. Vous pouvez également changer de vitesse même si vous êtes en roue libre car le moteur peut entraîner le plateaux même si vous ne pédalez pas : idéal pour repartir après une descente ou un arrêt.
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SEG, un fabricant de moteur allemand que l’on retrouve sur les vélos BH, présentait également un dérailleur électrique sans plus de détails.
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Mort au dérailleur avant
Pour revenir au dérailleur TRP, la marque s’est associée à Classified qui propose un moyeu arrière avec un système de changement de vitesses qui supplée le dérailleur avant. Ils présentent ensembles le Vistar Powershift. L’idée est de faire fonctionner les deux systèmes changement de vitesses ensembles. Au lieu d’utiliser les 2×12 vitesses, le Vistar optimalise les changements sur 15 ou 16 vitesses selon l’utilisation Gravel ou route. C’est en quelque sorte l’équivalent du Synchroshift chez Shimano. Le changement des vitesses est intégré dans les leviers TRP et il ne faut plus utiliser le bouton déporté de Classified.
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Les générateurs
Des systèmes de vélos électriques sans batteries où le pédalage génère l’énergie pour faire fonctionner le moteur électrique. Nous avions vu l’an dernier la solution des Français de Cixi. Les Allemands d’Helius ont répondu avec leur concept.
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Plus vert
Le plus positif de ce salon, c’est la volonté des grands acteurs d’être plus durable et donc plus vert. Ce n’est pas du greenwashng car la volonté est réelle d’utiliser plus de matériaux recyclables et de réduire ses émissions de CO2.
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