Le groupe Accell (Accell) a franchi aujourd’hui une étape importante dans l’amélioration de sa situation financière et la réduction de sa dette d’entreprise en parvenant à un accord avec la majorité de ses partenaires financiers. La mise en œuvre de la recapitalisation est prévue pour le début du premier trimestre 2025. La transaction conduira à une réduction de la dette d’Accell d’environ 600 millions d’euros, soit environ 40 % de la dette totale, passant d’environ 1,4 milliard d’euros à environ 800 millions d’euros. La transaction prévoit un financement supplémentaire en espèces d’environ 235 millions d’euros pour l’entreprise. L’échéance de la dette recapitalisée du groupe est prolongée jusqu’en 2030. Cette transaction offre à Accell une structure financière durable, une position de liquidité renforcée et la capacité d’investir dans l’avenir de l’entreprise.
La discussion avec les banques et les créditeurs a duré plusieurs mois.
Au cours des 12 derniers mois, Accell a pris des mesures ciblées pour améliorer sa position sur le marché. Les activités du groupe (vélos, pièces détachées et marchandises) ont été davantage intégrées, les marques les plus performantes bénéficiant d’une gestion commune des stocks et d’une plateforme européenne intégrée. L’empreinte industrielle d’Accell a été optimisée grâce au transfert de la production et à la spécialisation des usines, ce qui a permis de réaliser de nouveaux gains de productivité. Un programme d’économies continues a été lancé, favorisant la compétitivité structurelle. Dans le même temps, Accell continue de réduire les niveaux de stock et prévoit que les stocks de vélos reviendront à des niveaux normalisés d’ici la fin de l’année. Les stocks de pièces et d’accessoires sont déjà revenus à des niveaux normalisés. Cela s’est soldé par la fermeture de plusieurs unités de productions, notamment aux Pays-bas.
L’opération de recapitalisation devrait être entièrement mise en œuvre au début du premier trimestre 2025.
Accell continue de travailler avec ses groupes de parties prenantes et leurs conseillers pour finaliser et mettre en œuvre la transaction. Accell invite les prêteurs restants à signer la transaction et des informations sur la suite de la procédure seront fournies aux prêteurs dans les prochains jours.
La mise en œuvre se fera par voie contractuelle ou, si nécessaire, par voie judiciaire pour approuver la transaction au Royaume-Uni et/ou aux Pays-Bas, pour laquelle les consentements pertinents et requis des parties prenantes ont déjà été obtenus. La mise en œuvre finale sera soumise à certaines conditions habituelles, à des approbations et à la finalisation de certains termes.

Si ce communiqué se veut optimiste, Accell n’est pas encore sorti de ses difficultés car l’accord n’est pas encore entériné avec tous ses créanciers. Ce communiqué tente de les presser. On ne trouve pas de détails de nouvelles actions à mettre en place.
Accell a déjà réduit fortement sa production aux Pays-Bas qui est limitée aux vélos de route haut de gamme de Koga et Lapierre, où il ne reste qu’un peu plus de 150 salariés. Le reste de la production hollandaise se fait en Hongrie et Turquie. Selon une interview donnée par le CEO d’Accell au quotidien hollandais De Telegraaf.

Outre la réorganisation, le CEO Jegen a également entamé des discussions avec les banques et les actionnaires KKR et Teslin pour voir s’ils pouvaient parvenir à une restructuration financière, ce qui a permis de ramener la dette à 800 millions d’euros, pour laquelle une échéance plus longue a en outre été convenue. « C’était vraiment nécessaire pour pouvoir continuer. J’ai maintenant réalisé trois restructurations de capital, dont une chez Hema. Au printemps, j’ai constaté que la structure actuelle du capital d’Accell n’était pas viable. Nous avons dû nous asseoir avec les créanciers et les actionnaires », a déclaré M. Jegen à De Telegraaf, qui a également révélé à l’avance que les bénéfices avaient chuté de 2/3 pour atteindre 27 millions d’euros en 2022 et un résultat négatif l’année dernière. « Avec un tel endettement, on n’y arrivera pas. L’ebitda était autrefois de 140 millions d’euros et nous y revenons, mais cela prendra du temps. Ce n’est qu’en 2026 que nous ferons des chiffres noirs et en 2030 que nous reviendrons au niveau de 140 millions d’euros », prévoit M. Jegen.

En ce qui concerne le stock, l’article révèle qu’à un moment donné, Accell disposait d’un stock de 325 000 vélos, qu’elle ne pouvait pas écouler et qu’elle a donc dû passer en pertes et profits. « Aujourd’hui, nous avons encore 175 000 vélos en stock. Le fait que les choses aient pu tourner aussi mal est purement lié au fonctionnement de l’industrie. Les concessionnaires commandaient des vélos pour réapprovisionner leurs salles d’exposition, tandis que nous supposions que chaque vélo commandé par un concessionnaire était également un vélo vendu. À un moment donné, les commandes des revendeurs ont cessé et nous nous sommes retrouvés avec un stock énorme », explique M. Jegen, qui attribue en partie les problèmes survenus à la faible disponibilité des données. La situation est différente aujourd’hui. Le revendeur peut voir quand un vélo est disponible et, inversement, Accell peut voir quels vélos sont effectivement vendus.

L’agence de notation Moody a revu la note d’Accell à la baise. Il sera donc plus difficile pour le groupe d’emprunter. Moody évalue qu’Accell sera toujours en difficultés dans 6 mois.

Début novembre, Accell a obtenu l’accord de 80% des créditeurs. Le groupe peut procéder à la recapitalisation.